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27 janvier 2014

LES KIDNAPPINGS REPRENNENT DE PLUS BELLE À TIZI OUZOU - La Kabylie sous le diktat des bandits

ALERTE_ENLEVEMENT_ALGERIEPar Kamel BOUDJADI - Lundi 27 Janvier 2014 -

Aujourd'hui, la wilaya de Tizi Ouzou enregistre plus de 80 cas de kidnappings

Où se trouve donc l'argent qui captive aussi fortement les bandes?

Avant-hier, un citoyen de Béni Zmenzer a été enlevé près de son domicile par des individus inconnus. La veille seulement, un autre villageois a échappé de justesse à ses ravisseurs qui voulaient l'obliger à monter dans leur véhicule. La scène relevant du grand banditisme se déroulait à Boudjima, une commune ordinaire comme ses habitants.
En l'espace de deux journées, deux citoyens ont été victimes de ces bandes qui sèment l'horreur et la peur à travers les villages. Aujourd'hui, la wilaya de Tizi Ouzou enregistre plus de 80 cas de kidnappings. De simples commerçants, des retraités ordinaires, des commerçants d'alimentation générale et rarement de gros, des éleveurs et rarissimes sont les investisseurs qui sont visés et leur progéniture. Si les enquêteurs relevant des services de sécurité travaillent pour suivre la piste des auteurs des faits, il convient aujourd'hui de s'interroger sur un autre volet et pas de moindre importance. Où se trouve donc l'argent qui captive aussi fortement les bandes?
Alors au lieu de suivre la piste des auteurs, suivons plutôt la piste de l'argent qui circule à travers les circuits informels. Selon l'avis d'une grande partie des personnes au fait du problème, cet argent que les bandes traquent de nuit comme de jour se trouverait chez des personnes d'apparence simple et ordinaire. Mais en fait d'apparence seulement.
Qui détient l'argent? Pour beaucoup, la réponse ne se trouve pas dans les caisses des banques. Celles-ci ne sont d'ailleurs jamais inquiétées par les bandits. Il demeure encore beaucoup de transactions commerciales qui s'effectuent en espèces et non par chèque. «On en est encore à payer en milliards de centimes pour acheter un verger ou un champ de melons. Comment voulez-vous que les bandits ne me pistent pas alors qu'ils savent que mes achats et mes ventes se font en espèces» révèle un agriculteur qui vient de vendre son orangeraie.
La majeure partie des éleveurs est contrainte de payer en espèces et de se déplacer à travers les wilayas.
«Je sillonne tout le temps les routes des Hauts-Plateaux avec des sacs d'argent. Pour acheter du foin, il faut payer en espèces. Pour acheter des bovins, il faut payer en espèces. Arrivé à Tizi Ouzou, personne ne paye par chèque.
Comment voulez-vous que des bandits ne viennent pas chez moi la nuit?» s'indigne un autre éleveur. Ce genre de pratique est encore très répandu dans notre pays. C'est une culture que de dégainer son portefeuille à l'issue de chaque «négoce». Le secteur de l'agriculture s'avère être le créneau qui en souffre le plus. Toujours sur la piste de l'argent, des voix évoquent des victimes d'apparence modeste, mais qui sont convoitées par les réseaux de banditisme. «Rien que dans mon village, je peux vous citer des noms de personnes qui détiennent des milliards. Ça fait des dizaines d'années qu'ils convertissent leur retraite de l'euro en dinar sans jamais investir un sou. Leur argent dort sous leur matelas» ironise un jeune chômeur à Boudjima. Ce genre de personnes, souvent vieilles, d'apparence même pauvres pour détourner le regard et... le mauvais oeil. Mais ces petits délinquants qui se font pousser des griffes et deviennent des bandits avant de s'organiser en bandes comme étape ultime savent flairer les victimes. Leur organisation en réseaux s'avère très efficace. Les personnes visées sont suivies et pistées, souvent par des personnes d'apparence insoupçonnée. C'est pourquoi donc, des témoignages font état de victimes jeunes ou vieilles, d'apparence modeste et qui tombent entre les griffes de ces bandes. Les ravisseurs qui ne dorment point ont donc flairé l'argent qui dort.
D'autres cas révèlent que certaines victimes commerçantes en général ne sont pas uniquement que des commerçants. Derrière les boutiques, s'entassent des liasses de billets en diverses devises. Des jeunes «vendeurs de devises» sont souvent convoités par ces bandes qui les délestent de grandes sommes. L'argent informel est récupéré par des hors-la-loi. Ainsi, bien que des réseaux spécialisés agissent pour d'autres desseins, il devient évident que beaucoup de cas s'expliquent par des réalités que l'Etat aurait pu régler hors de l'appareil judiciaire. En cinquante ans, la culture du portefeuille aurait pu être remplacée par des circuits modernes comme les banques et pourquoi pas les cartes magnétiques. L'action des pouvoirs publics aurait également dû s'articuler sur l'instauration de la culture de l'investissement privé. Des sommes faramineuses sont détenues par des citoyens, mais qui ne savent quoi en faire. La persistance de cette situation et l'accumulation de l'argent dans les circuits informels ont généré la naissance de ces réseaux du banditisme qui ne se nourrissent généralement pas ou rarement de la pauvreté comme dans d'autres pays.
Enfin, à la question de savoir où se trouve l'argent que les bandes convoitent selon des voies de plus en plus dangereuses comme le kidnapping s'ajoute une autre qui n'est pas de moindre importance. Il est en fait légitime de s'interroger où va l'argent ramassé par ces bandes?

Source :  http://www.lexpressiondz.com/actualite/188630-la-kabylie-sous-le-diktat-des-bandits.html

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