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25 mars 2015

L'ACTE D'EXPORTER CRIMINALISÉ : Les importateurs imposent leur loi.

 

 

Par Saïd BOUCETTA - Mardi 24 Mars 2015

Un exportateur algérien a été condamné à six mois avec sursis, pour un acte d'exportation qui a mal tourné. Dans le même temps, un importateur de déchets ne risque rien.

L'équation de l'exportation en Algérie n'est pas prête à trouver sa solution en Algérie. Le président de l'Association des exportateurs algériens Ali Bey Naceri, qui s'est exprimé hier à l'émission L'nvité de la rédaction de la Chaîne III de la Radio nationale, rapporte un fait scandaleux. Il révélera, à ce propos, la condamnation à six mois avec sursis d'un opérateur national pour un acte d'exportation qui a mal tourné. Le motif de la décision de justice est en rapport avec le non-rapatriement de devises, fruits d'une transaction d'exportation. Nous sommes de fait dans une logique de la «pénalisation de l'acte d'export», au même titre que «la pénalisation de l'acte de gestion». Disons qu'importer des conteneurs de déchets semble moins risqué que d'exporter des produits algériens. Selon M.Naceri, il peut arriver assez souvent que le client étranger d'un opérateur algérien ne règle pas sa facture à temps. Cela expose l'exportateur à des poursuites judiciaires, voire à de la prison ferme en cas de «récidive». Cette réalité «choquante» du quotidien d'un entrepreneur tourné vers l'export, illustre, si besoin est, le caractère «déviant» de l'environnement économique national, presque entièrement voué à l'import-import.
M.Naceri, qui plaide pour le développement d'une vision claire tendant à optimiser nos exportations, se plaint de la marginalisation d'Algex (Agence algérienne des exportations), laquelle, dit-il, n'a ni statut ni un financement à même de lui donner l'opportunité d'être plus efficace sur le terrain. Même si le président de l'Association des exportateurs algériens ne le dit pas ouvertement, l'on comprend en filigrane qu'à ce jour, et malgré les beaux discours des responsables politiques, rien n'est fait pour booster les exportations des produits algériens. L'économie nationale continue de tourner au profit exclusif des importateurs et, aujourd'hui, des criminels utilisent les couloirs de l'import pour pratiquer des transferts illégaux de capitaux, au moment où les exportateurs nationaux trouvent d'énormes difficultés pour trouver des conteneurs dans des délais raisonnables. Les propos de M.Naceri étaient très mesurés lors de son passage à la Chaîne III de la Radio nationale, mais il en ressortait une colère contenue, à savoir l'état des lieux, notamment sur des produits où l'Algérie est plus que compétitive, à l'image de la datte et plus généralement, les produits agricoles.
«Nous faisons une moyenne annuelle de 65 millions de dollars à l'exportation des produits agricoles, alors que nos voisins (Tunisiens et Marocains) font plus de 2 milliards de dollars», regrette l'invité de Souhila El Hachemi.
On apprendra donc que dans les filières agricole et agroalimentaire, le potentiel est énorme, mais la législation et l'administration centrale et locale font barrage à l'acte d'exporter. Pour sortir de ce «cul-de-sac» et briser les résistances, «il faut avoir une vraie stratégie», affirme M.Naceri. Une stratégie a aussi besoin d'instance pour la matérialiser. Un Conseil consultatif pour la promotion des exportations, par exemple. Et bien que pareille instance existe bel et bien elle a été créée par décret en 2004, mais «elle ne s'est jamais réunie», révèle M.Naceri. Faut-il une autre preuve pour déduire que l'économie nationale est l'otage d'un lobby d'importateurs qui a des ramifications dans toutes les institutions qui s'occupent de près ou de loin d'économie, qui parvient à maintenir le principe de la pénalisation des actes de gestion d'exportation, malgré les appels incessants du chef de l'Etat à libérer les initiatives? Assurément, M.Naceri en a trop dit ou pas assez. En tout cas, au tout début de son intervention, il dira que «tous les textes encadrant le commerce extérieur sont orientés vers l'importation». Sans commentaire.

Source : http://www.lexpressiondz.com/actualite/213092-les-importateurs-imposent-leur-loi.html

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