Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
terres d'islam
Pages
Derniers commentaires
Newsletter
5 janvier 2014

Désignation élective, présidentielle de 2014 et exigences étrangères (1er partie).

1° PARTIE:

goumiri_mouradLe 15.12.13

Il est pour le moins singulier que des têtes «bien-pensantes» s’offusquassent du rôle dévolu à A. Saadani(1), par la «boîte noire», dans la farce électorale qui se prépare ! Qui d’autre que lui peut assumer aussi parfaitement le rôle qu’on lui a affecté, dans le casting général qui se met en place ?

Que devrait-il choisir, selon vous, entre le pouvoir et la prison ? Ce serait faire preuve d’une profonde naïveté que de croire ou d’en faire accroire que le Pouvoir va se faire hara-kiri, en optant pour l’alternance… trop d’intérêts sont en jeu, ceux déjà accaparés par les rentes de situation et la corruption généralisée et ceux à récupérer durant le quatrième mandat(2). Mais revenons un peu en arrière et analysons froidement la situation de notre pays depuis le «départ accompagné» du feu président C. Bendjedid(3) qui va coïncider avec ce qu’il est convenu d’appeler «l’interruption du processus électoral de 1992»(4).

L’histoire retiendra que notre pays va subir un drame multidimensionnel(5), vingt ans avant les «printemps arabes», ce qui va se solder, entre autres, par au moins deux cent mille victimes, comme vient de le déclarer A. Sellal, Président-Premier ministre, toutes victimes confondues et à 30 milliards de US$ de dégâts. Selon certaines ONG, ce chiffre dépasserait les deux cent mille victimes. Ce drame va naître d’une collusion favorable dévastatrice, entre deux courants naissants, l’un interne, l’islamisme politique algérien, incarné par la branche radicale du FIS, qui va passer à l’action armée après l’annulation des élections législatives, sous le sigle de l’AIS, puis se métastaser, créant différents groupuscules incontrôlables dont le FIDA, le GSPC, les GIA et le dernier en date, l’AQMI, avec un changement idéologique radical, les transformant en narcotrafiquants.

L’autre externe provient de la montée en puissance d’Al Qaîda et de toutes ses sociétés franchisées, même si c’est l’émergence de ces deux organisations, au même moment et avec les mêmes objectifs, qui a rendu leurs actions très efficaces durant la première partie de leur existence, relations atypiques qui restent à analyser.

Rappelons-nous qu’à cette époque, les pays occidentaux, à l’unisson, notamment les USA(6), soutenaient le courant islamiste algérien. En France, le défunt président F. Mitterrand avait exigé «le retour au processus électoral» et ses «officines diplomatiques» négociaient, déjà, les relations à mettre en œuvre avec la future «république islamique algérienne», en même temps qu’émergeaient les oracles de la campagne du «Qui tue qui ?».

Le Royaume-Uni abritera sur son territoire les bases de soutien logistique et informationnel du FIS, puis des GIA. Les monarchies du Golfe vont, pour leur part, financer et abriter tous ces mouvements salafistes. Tous ces pays vont considérer que l’Algérie est en guerre civile et en conséquence ils qualifiaient de «résistance islamique» les diverses opérations terroristes commises au quotidien à travers notre territoire national.

Cette position va demeurer jusqu’à ce qu’ils soient eux-mêmes victimes d’attentats (USA, France, Italie, Espagne, Royaume-Uni), que certains médias n’ont d’ailleurs pas hésité à imputer à l’actif des services secrets algériens ! La lutte antiterroriste menée par l’ANP et tous les services de sécurité va susciter de graves accusations à l’encontre de la haute hiérarchie militaire, tenue pour responsable des différents massacres commis (Bentalha, Raïs, Sidi Youcef…). Le TPI sera instruit pour prendre en charge les plaintes émanant de tout Algérien contre les chefs militaires en charge de la lutte antiterroriste, ce qui va créer un mouvement de panique généralisé au sein du Pouvoir, civil et militaire, en même temps que vont se fondre de solides solidarités corporatistes et surgir des trahisons et des changements de camp.

C’est dans ce contexte, riche en événements nationaux et internationaux, que le conseil national pour la sauvegarde de l’Algérie (CNSA) va voir le jour, composé d’organismes, de partis politiques hétéroclites et d’organisations affiliées, comme l’UGTA, l’UNEP, le Snapap, l’Aitde, le Croissant-Rouge, la Ligue des droits de l’homme gouvernementale… Présidée par A. Benhamouda (assassiné, par la suite), secrétaire général de l’UGTA, cette structure va revendiquer l’arrêt du processus électoral en cours après le premier tour des législatives qui a vu le FIS largement l’emporter(7). Après le départ du président C. Bendjedid, c’est le Haut conseil de sécurité, présidé par les différents présidents successifs (M. Boudiaf, A. Kafi et L. Zeroual) et où le général K. Nezzar a siégé, qui va donner naissance au Haut comité d’Etat, le 12 janvier 1992 et sera constitué de cinq membres (T. Heddam, A. Kafi, A. Haroun, K. Nezzar et M. Boudiaf).

Cet organe sera présidé par M. Boudiaf  jusqu’à son assassinat et se fixera deux objectifs : la lutte contre le terrorisme(8) et le retour au pouvoir civil légal. Enfin, le Conseil consultatif National, composé de soixante membres et présidé par R. Malek au départ, puis par Benhadouga, (le premier ira rejoindre le HCE), sera créé pour jouer le rôle de pouvoir législatif, sans en avoir la légitimité. C’est en direction du CCN que le défunt M. Boudiaf avait déclaré : «Je n’arrive pas à trouver 60 hommes en Algérie !» Ce conseil va être remplacé par le Conseil national de Transition, constitué par des personnalités de tous bords et de tous horizons. Ce conseil, fort de quelque 200 membres, va jouer le rôle de Parlement transitoire. En outre, un organe consultatif sera mis en œuvre à travers la commission du Dialogue national, présidée par le colonel H. Khatib et composée de personnalités civiles (comme M. Kebir, Y. Tiar…) et militaires (les généraux T. Derradji et M. Touati…) et où A. Bensalah jouera le rôle de porte-parole.

De très loin la période la plus sanglante et la plus meurtrière, cette étape se caractérise par une ascension fulgurante de l’islamisme salafiste, en même temps qu’une radicalisation de sa branche armée, du fait de sa reconnaissance générale par les plus grandes capitales au monde. Cette légitimation va le galvaniser et créer des alliances avec d’autres mouvements similaires, dessinant ainsi les contours d’une internationalisation du mouvement, avec la bénédiction des monarchies du Golfe qui le financent et l’appuient logistiquement, non sans avoir obtenu l’aval express des USA.

Cette période chaotique et de déstabilisation extrême va fragiliser le Pouvoir dans tous ses compartiments, politique, institutionnel, économique et social, culturel et cultuel. Au même moment, des embargos multiples sur l’armement spécialisé (celui classique étant assuré par la Russie), réduira sensiblement les capacités de riposte de l’Algérie. Enfin, un Plan d’ajustement structurel va être imposé par le couple FMI/BIRD et signé par le gouvernement R. Malek en 1994, sur insistance lourde de la France. Ce PAS va ôter toute marge de manœuvre économique et financière à l’Algérie, puisque le marché financier international lui sera fermé. En outre, plusieurs ambassades étrangères, institutions et organismes internationaux, régionaux, multilatéraux vont fermer leurs locaux et ou s’installer dans les pays voisins (Tunisie). Plusieurs entreprises étrangères ou mixtes, notamment dans les secteurs vitaux, vont alléger leurs effectifs ou carrément quitter notre pays, ce qui va acculer l’Algérie à prendre des décisions de survie.

La dégradation de la situation, tant au niveau interne qu’externe, va atteindre son paroxysme avec l’assassinat de M. Boudiaf, le 29 juin 1992, lors d’une visite présidentielle d’«inspection et de travail» à Annaba(9). Cette forfaiture va imposer au Pouvoir de faire appel à un officier supérieur à la retraite, le général L. Zeroual. A ce sujet, il ne faut pas oublier les circonstances de sa démission de l’ANP (il occupait le poste de commandant des forces terrestres). C’est son désaccord sur le plan de la restructuration de l’ANP, proposé par le général K. Nezzar (ministre de la défense) au président C. Bendjedid qui est à l’origine de son départ.

Le président de la République, après avoir partagé la critique formulée par le général L. Zeroual, va se rétracter et rejoindre, in extrémis, la proposition de K. Nezzar, lors d’une réunion regroupant tous les chefs militaires au MDN. Ce désaveu, qui reste encore inexpliqué, conduira L. Zeroual à démissionner et après quelques mois passés au poste d’ambassadeur en Roumanie, à se retirer complètement de la vie publique et rejoindre sa résidence de Batna. Dès lors, personne ne pouvait imaginer son retour possible aux affaires et la réconciliation possible entre ces deux profils différents d’officiers généraux, l’un monté au maquis dès 1957, et l’autre, officier de l’armée française, rejoignant la zone 1, de la Base de l’Est comme adjoint de C. Bendjedid. C’est Si Lakhdar, aidé de M. Benououi (chefs historiques de la Wilaya I) qui vont développer des trésors d’intelligence pour leur réconciliation et la passation de pouvoir.

Le nouveau président du HCE, A. Kafi, va alors procéder à la désignation de L. Zeroual au poste de ministre de la Défense, en juillet 1993, en remplacement de K. Nezzar (malade), mis à la retraite(10). C’est durant cette période qu’en coulisses le général à la retraite, L. Belkheir (écarté du pouvoir après l’assassinat de M. Boudiaf), va commencer à organiser le retour d’A. Bouteflika, avec l’aide B. Bekaïd (assassiné peu après) qui tiendra un PC de campagne à Zéralda. Le général L. Zeroual, ministre de la défense, va recevoir, seul, A. Bouteflika, au siège du MDN et lui proposer le poste de président d’Etat, pour une période de transition de trois ans.

Ce dernier va accepter la proposition au départ, puis se rétracter quelques heures avant son intronisation (retournant à Genève dans l’après-midi), prétextant l’«illégitimité de l’organe de désignation» (la Conférence nationale), alors que son discours d’intronisation était déjà prêt et rédigé par une triplette de personnalités (S. Hamdani, A. Belkhadem,  Amimour)… Le général K. Nezzar le traitera publiquement de «canasson» à cette époque. Il faut noter, à cet endroit, que quelque temps après, le concept du «moins mauvais des candidats» fut sorti de la «boîte noire».

Devant ce refus irrévocable, la Conférence nationale, organe né de la Commission du dialogue national, va désigner L. Zeroual président d’Etat, pour assurer une période transitoire de trois ans. Avant la fin cette phase de transition, L. Zeroual va décider de l’organisation d’élections présidentielles anticipées et sera élu président de la République(11) le 16 novembre 1995, avec 61,3 % des voix(12) et un taux de participation inégalé, tant en Algérie qu’à l’étranger, depuis l’indépendance de notre pays.

Dès son arrivée au pouvoir, le général L. Zeroual va tenter de prendre langue avec la direction du FIS (en particulier le duo A. Madani et A. Belhadj), pour trouver un compromis de sortie de crise et faire cesser l’effusion de sang et notamment pour lancer un appel à la cessation des hostilités. Mais cette dernière n’était plus en mesure de contrôler ses troupes qui lui échappaient au profit des courants les plus radicaux. C’est donc la voie dite «éradicatrice» qui va s’imposer à lui. Entre-temps, il procédera à l’amendement de la Constitution, en novembre 1996, augmentant considérablement les pouvoirs du président de la République mais limitant le nombre de mandats à deux quinquennats, de manière à amorcer «l’alternance politique».

Cette Constitution va dissoudre toutes les constructions illégitimes horizontales et verticales des institutions transitoires. Entre-temps, une deuxième Chambre (le Conseil de la nation) va voir le jour de manière à verrouiller le pouvoir législatif et y «caser» les alliances sûres du Pouvoir et notamment des anciens moudjahidine (désignés sur quota du tiers présidentiel).
Les puissances étrangères (essentiellement les USA, la France et les monarchies du Golfe) vont s’allier pour faire tomber le nouveau Pouvoir, incarné par L. Zeroual, considérant qu’il développait une idéologie nationaliste, chère  au défunt H.
Boumediene.

Encourageant les actions subversives, portées par le terrorisme national et multinational, elles vont tenter de le faire tomber ou au moins de l’apprivoiser, voyant en lui un ennemi potentiel de leurs intérêts stratégiques respectifs. La France, (en cohabitation politique interne) tout en exigeant «la tenue du deuxième tour du processus électoral», va déstabiliser notre pays en décrétant un embargo sélectif informel, très efficace, qui aura pour conséquence de couper toutes les marges de manœuvre de notre pays.

Cette tension va s’accroître après que les intérêts objectifs et subjectifs de la France, en Algérie, vont se voir de plus en plus réduits par le Pouvoir en place et atteindra son paroxysme avec l’annulation, par le président L. Zeroual, de l’entrevue prévue à New York avec le président J. Chirac, du fait des conditions inacceptables et indignes exigées par ce dernier pour sa tenue. Les USA vont développer un «discours évangéliste» à travers la feuille de route déposée par son sous-secrétaire d’Etat, R. H. Pelletreau,(13) de passage à Alger et contenant l’injonction stricte «…d’un élargissement de la base démocratique de l’Algérie par l’ouverture des négociations directes avec le FIS».

Les monarchies du Golfe, essentiellement l’Arabie Saoudite et le Qatar, vont financer, héberger et servir de base logistique et de désinformation pour les divers groupes terroristes franchisés issus de l’AIS. C’est à ce moment précis que vont commencer à se multiplier des luttes fratricides entre les différents groupes terroristes pour le contrôle du pouvoir et de ses attributs (les moyens matériels et financiers), ce qui se traduira par des milliers de victimes.

L’action déterminée du président L. Zeroual et de l’ANP dans la lutte contre le terrorisme va commencer à porter ses fruits au niveau sécuritaire et induire une stabilité relative de notre pays. Cette situation nouvelle va rouvrir les ambitions et appétits des divers clans conglomérés autour du Pouvoir. En effet, des tensions de plus en plus fortes pour son contrôle vont apparaître au grand jour, provenant de toutes ses composantes et menaceront la cohésion de l’institution militaire. Dès l’été 1997, le général M. Betchine, proche collaborateur du Président, alors ministre-conseiller, va tenter un coup de force pour contrôler totalement le Pouvoir (par notamment un redressement au FLN et la désignation de son sherpa, T. Benbibèche, au RND), ce qui va déclencher une violente campagne (notamment médiatique) contre lui par les autres clans du Pouvoir, jusqu’à son éviction humiliante en 1998.

Cette situation périlleuse pour l’Algérie va amener le président L. Zeroual à annoncer, le 11 septembre 1998, dans un discours à la nation, la tenue d’une élection présidentielle anticipée pour février 1999 (normalement prévue pour 2000), à laquelle il déclare ne pas vouloir se présenter. Il quitte la présidence de la République le 27 avril 1999 pour des raisons qui restent encore inexpliquées. La cohésion de l’ANP peut être une des clés de lecture de sa décision. Certaines indiscrétions affirment même qu’il n’aurait pas apprécié que des négociations secrètes avec l’AIS (branche M. Mezrag) se déroulaient sans qu’il en fût informé préalablement et qu’il l’aurait appris au cours d’une audience avec K. Anane, en Afrique du Sud ? Pourquoi le président L. Zeroual a-t-il décidé de partir avant la fin de son mandat ?

C’est dans ce contexte que la seconde tentative de désignation élective, proposée à A. Bouteflika, va être organisée autour d’un repas par le général L. Belkheir (décédé), le commandant Moussa (décédé), entre autres, avec comme invité d’honneur le général K. Nezzar. En effet, dès l’annonce du départ du président L. Zeroual, la deuxième tentative de proposition de désignation élective à A. Bouteflika va être décidée, avec succès cette fois, ce qui va permettre au général L. Belkeir de revenir aux premières loges du Pouvoir, après avoir été marginalisé durant plusieurs années.

Cette candidature s’est faite contre l’assentiment d’autres centres du Pouvoir, puisqu’il est à peu près sûr que le candidat préféré des généraux, M. Lamari (décédé) et L. Zeroual, était A. Ouyahia, nommé d’ailleurs chef du gouvernement par ce dernier. Quant au général K. Nezzar, il continuait de porter sa préférence à S. A. Ghozali. Une coalition des centres du Pouvoir, interne et externe, va donc imposer A. Bouteflika, ce qui nous oblige à nous demander qui était derrière ce choix et quel rôle respectif a joué, chacun, dans cette opération ?

En effet, il ne faut pas oublier qu’à cette époque, le Pouvoir va prendre très au sérieux les menaces du TPI et les diverses actions internationales des ONG à son encontre (notamment l’Human Right Watch, d’Amnesty International, de l’ACAT et de l’ATD quart monde). A titre d’exemple, le général K. Nezzar s’est fait «évacuer» en urgence, de Paris vers Alger, pour ne pas avoir à subir les interrogatoires d’un juge d’instruction parisien après qu’une plainte eut été déposée contre lui. De même qu’il a dû, récemment, passer plusieurs heures dans les bureaux d’une juge helvétique à répondre à ses questions.

Pour les contrecarrer, le Pouvoir va mettre en place une stratégie de «distanciation formelle» vis-à-vis de l’exercice du pouvoir(14), tout en continuant à le gérer par «télécommande»(15) et notamment en fixant les «lignes rouges» que personne ne devait jamais franchir. Pour ce faire, il va donc créer, en laboratoire, de véritables «avortons invertébrés» qu’il va distribuer dans tous les postes de décision, de manière à lui servir de janissaires inconditionnels. Ainsi, un réseau et une trame vont apparaître et contrôler notre pays dans tous ses compartiments (les partis, l’économie, le sport, la culture, le culte, l’éducation, l’université, la diplomatie, la justice, la sécurité…). Or, ce réseau s’est aujourd’hui «émancipé» de ses donneurs d’ordre, ce qui va entraîner une catastrophe, car beaucoup d’entre eux échappent désormais à tout contrôle, plaçant notre pays aux dernières places de la communauté internationale, pratiquement dans tous les domaines (corruption, gouvernance, éducation, climat des affaires, droits de l’homme, émancipation des femmes, libertés individuelles, justice, croissance…) !

Même la mission du futur Président avait été très clairement définie et sa feuille de route rédigée sans aucune ambiguïté. Il devait, prioritairement, lever tout soupçon sur la gestion sécuritaire sanglante passée, présente et future et satisfaire aux critères d’éligibilité fixés par la communauté internationale pour son retour en son sein et notamment par la satisfaction des trois sacro-saints canons, fixés à cette époque, à savoir, la démocratie, l’économie de marché et le respect des droits de l’homme…

Les règles non écrites étant gérées par l’intermédiaire des officines classiques. Cette «feuille de route» fera d’ailleurs réagir le Président actuel, dans plusieurs discours, où il affirmera qu’il n’acceptera jamais d’être un «trois-quarts Président», signifiant, par-là, qu’il entendait récupérer la totalité du Pouvoir. Ce bras de fer va se traduire par l’éviction, sans ménagement, du général L. Belkeir de la présidence de la République, celui-là même qui avait convaincu tous les clans que cette candidature bénéficiera à la consolidation de leur Pouvoir !

C’est donc au moment où se déroulait la campagne présidentielle plurielle, promise transparente, par le président L. Zeroual, qu’il est apparu au grand jour, aux autres candidats(16), que le vote des corps constitués et des bureaux itinérants avait été entaché de multiples irrégularités et que les dés étaient «pipés». Tirant les conséquences de cette situation, les six (les 5+1) candidats, sur les sept retenus, se retirèrent du scrutin, provoquant une crise aiguë au sein du Pouvoir, car la promesse du président L. Zeroual d’un scrutin «propre et honnête» venait d’être remise en cause sur le terrain.

La demande d’audience des six candidats, à L. Zeroual, au matin du troisième jour des élections, leur fut refusée par ce dernier, qui les invita à recourir aux instruments légaux prévus par la loi, à savoir le Conseil constitutionnel, seul habilité à agir en l’espèce. Son attitude «légaliste» fut considérée politiquement, par beaucoup, comme une seconde démission ! Le seul candidat restant, A. Bouteflika, a, de son côté, violemment réagi et exigé un taux de participation et de voix supérieurs à ceux obtenus lors de l’élection de L. Zeroual (61%), menaçant le Pouvoir de retourner chez lui «si ce pays ne me mérite pas !».

Les résultats officiels affichés vont satisfaire le seul candidat restant (plus de 70% de voix) et humilier les autres, absents du scrutin mais néanmoins affublés de moins de 2% des voix.  Les puissances étrangères (USA, France et les monarchies du Golfe)), quant à elles, retrouvaient, dans la candidature d’A. Bouteflika, leurs intérêts stratégiques, puisque le futur Président était loin de l’idéologie développée par L. Zeroual, qu’il ne sortait pas du moule de l’institution militaire et qu’il était prêt à «pactiser»(17) avec la mouvance islamique. Les monarchies du Golfe, totalement acquises à cette candidature, vont agir sur deux tableaux : l’inflexion de la politique menée par l’Algérie et la prise de parts de marché dans la rente. C’est à partir de cette période que leurs investissements, dans la rente, vont s’intensifier, obtenus de «gré à gré», dans divers secteurs (gestion portuaire, industries tabagiques, foncier, services, finances, les télécommunications, les services, l’énergie, le commerce, le transport, le tourisme…).

Ce premier mandat sera riche en «discours à géométrie variable» et en multiples déplacements à l’étranger. Il ne se passera pas un mois sans que le Président s’envole vers une destination étrangère, même pour des réunions mineures, voire futiles, ce qui va lui permettre d’échapper aux pressions internes, exercées par les autres centres du Pouvoir et d’exercer un chantage au retour, tout en tissant également de solides relations extérieures. Une redistribution des cartes au sein du Pouvoir, en même temps qu’un partage de rentes entre les anciens et les nouveaux prédateurs, occupant une place dans le premier cercle concentrique du Pouvoir, vont dès lors s’opérer. Ce «new deal» va se solder par la consolidation du pouvoir de certaines personnalités et l’éviction d’autres acteurs de ce même Pouvoir. Le général L. Belkheir, artisan zélé du retour d’A. Bouteflika, va être la première victime importante de la polarisation du Pouvoir autour de la famille du Président et de son clan.

Pour la première fois, dans le lexique du vocabulaire politique de notre pays, un ministre, C. Khelil, déclarera publiquement l’existence du clan présidentiel. Sans nul doute, le cercle le plus proche, imposé par le Président, sera celui de sa propre famille, au sens le plus large du terme. Cette concentration du Pouvoir va pousser, à mi-mandat du premier mandat, certains exclus du Pouvoir(18), à exiger le départ du Président, stigmatisant ses discours hostiles à leur égard et à l’institution militaire. Qui va permettre au Président de sortir victorieux de ce deuxième bras de fer ?

C’est dans ce contexte, tout à fait particulier, que deux éléments majeurs, sur le plan international, vont encore une fois permettre une redistribution des cartes entre les différents clans de Pouvoir dans notre pays : les attentats du 11 septembre 2001 et l’amélioration substantielle des prix internationaux des hydrocarbures ! Le premier événement est considéré aujourd’hui par les politologues émérites comme une date historique dans les relations internationales(19), au même titre que la Seconde Guerre mondiale. En effet, les conséquences de l’attaque du 11 septembre 2001 et les répliques qui vont suivre dans différents pays (Espagne, France, Royaume-Uni, Italie…) vont radicalement changer la perception de l’Occident sur l’islamisme politique et remettre en cause les alliances incestueuses qu’il entretenait avec lui. A titre d’exemple, les USA demandaient, avant cette date, avec force à notre pays de négocier avec le FIS et ses démembrements.

Après le 11 septembre, ces organisations et toutes les autres furent inscrites par les USA sur la liste noire des organisations à éradiquer. En effet, pendant longtemps, les USA avaient utilisé l’islamisme politique comme un rempart idéologique contre le communisme et personne n’oublie que Ben Laden, lui-même, fut un agent de la CIA et qu’il a été doté d’un armement sophistiqué (missile Stringer) utilisé en Afghanistan contre l’armée rouge, puis contre le régime communiste de ce pays. Ce retournement de situation va être au cœur de toutes les révisions stratégiques des états-majors et des services de sécurité dans les pays occidentaux et le reste du monde.

Dès lors, pour notre pays, les relations bilatérales, avec les USA d’abord, puis avec ses alliés dans le pacte atlantique, ensuite, vont changer du tout au tout, puisque les aspects sécuritaires vont devenir l’élément essentiel structurant nos relations, avant même les relations idéologiques, politiques, judiciaires, économiques et financières. Cette donnée va sensiblement changer la problématique du premier mandat présidentiel, puisque la mission de bons offices auprès de l’étranger, confiée comme priorité au président, n’était plus à l’ordre du jour et que seule la dimension sécuritaire (qui échappait au Président) de ces relations devenait durablement prioritaire avec un contact direct avec ses principaux décideurs et responsables (et notamment des services de sécurité).

Ce contexte nouveau va, dès lors, ouvrir la voie à une autre candidature au poste de président de la République(20), pour la désignation élective de 2004. La seconde donnée et non des moindres repose sur la revalorisation des prix des hydrocarbures(21)qui caracolaient, sur le marché international, à des sommets jamais égalés, ce qui va se traduire, pour notre pays, par une augmentation substantielle des recettes d’exportation et une certaine aisance financière. Cette manne financière va permettre l’achat temporaire de la paix sociale et la sortie des «fourches caudines» des institutions financières internationales (FMI/BIRD) et de leurs conditionnalités contenues dans leur PAS.

Ces deux événements conjugués vont également jouer en faveur de ceux qui pensent qu’il faut trouver un remplaçant au président en poste. C’est sans doute, à cette période, qu’on a fait miroiter à A. Benflis (il n’est pas le seul) cette perspective et qu’il a entamé son premier «tour de piste d’échauffement», après avoir subi la patine du poste de chef du gouvernement et de secrétaire général du FLN. D’autant plus que l’équipe économique gouvernementale, composée essentiellement d’expatriés, ramenée dans les bagages du Président, donne des signes d’incohérence flagrants, en plus de leur apparence de «débutants érudits».

Durant ce premier mandat, ce Pouvoir va introduire un mode de gouvernance complètement dominé par le clanisme, le népotisme, le régionalisme et la corruption. Si on ajoute à cela un changement de cap idéologique tous azimuts vers une économie de marché sauvage et incontrôlable, qui va exacerber tous les déséquilibres de notre économie, nous aboutissons aux résultats enregistrés depuis quinze ans d’une croissance molle malgré des investissements publics colossaux ! C’est la période bénie de la «croissance économique par les privatisations» massives (elles auront beaucoup plus un caractère de spéculation foncière) et avec de l’ouverture totale du marché algérien.

Tous ces slogans sont contenus dans le «Programme économique du Président», que la coalition gouvernementale (FNL/RND/HAMAS), va
adouber ! Ce programme, qui n’est qu’une agrégation des projets sans cohérence interne, ni vision à moyen et long termes, aura des conséquences catastrophiques sur tous les marchés et fera fonctionner, à plein régime, la seule variable d’ajustement encore disponible dans notre économie, à savoir les importations de tous nos biens et services, ouvrant grande la voie à la corruption généralisée.

Enfin, la remise en cause brutale du contrôle majoritaire de l’Etat sur les ressources naturelles et notamment minières, exigée par le lobby pétrolier international (et notamment à travers la compagnie Haliburton), va entraîner la modification de la loi sur les hydrocarbures et aboutir à de profondes fractures idéologiques, politiques, économiques et sociales. En effet, cette loi va faire l’objet d’un véritable bras de fer entre deux clans de rentiers au Pouvoir. Celui qui souhaitait une répartition de la rente via l’Etat algérien (incarné notamment par N. Y. Zerhouni) et ses démembrements, et notamment Sonatrach, et celui (incarné par C. Khelil) qui considérait que le partage de la rente devrait se réaliser à travers des firmes multinationales et en particulier celles anglo-américaines.

Signée par ordonnance dans un premier temps au profit des derniers, elle va être abrogée, au profit des premiers, par la suite, dans les mêmes formes juridiques. Le puissant ministre de l’Intérieur en paiera le prix par son éviction du Pouvoir ! La deuxième désignation élective de 2004 va donc se présenter avec une véritable fracture entre deux clans du Pouvoir, violemment opposés et prêts à en découdre. Qui va, une nouvelle fois, peser de tout son poids, dans l’équilibre précaire du Pouvoir, pour renouveler le bail du palais d’El Mouradia, à l’actuel Président ?

(A suivre)
--------------------------------------------
Notes :

1)- Qu’A. Saadani puisse jouer le rôle que d’autres lui ont dévolu est dans la logique du Pouvoir, car c’est pour lui une question de vie ou de mort ! Désigné SG du FLN, vu la composante du CC, c’est normal.  En faire un président de la république, pourquoi pas ?
2)- La manne financière qui risque d’entrer dans les caisses de l’Etat via les recettes d’exportation jusqu’à 2019 peut atteindre quelque 500 Milliards de US$.
3)- Dans ses mémoires bizutées, son «accompagnement au départ»  a été un compromis acceptable par toutes les composantes du Pouvoir, mais l’histoire réelle de l’interruption du processus électoral reste à écrire.  
4)- Feu A. Mehri avait déclaré, lorsqu’on l’accusait d’avoir trahi l’Algérie en se rendant à San-Egidio, que «ceux qui sont venus après moi ont accepté des concessions plus importantes que celles proposées au sein de cette communauté !».
5)- La «décennie noire», c’est l’euphémisme inventé par notre pays pour désigner cette période sanglante.
6)- Les USA abritaient A. Haddam, membre de la direction du FIS, sur son territoire, avec rang d’«ambassadeur».
7)- Légalisé sous le gouvernement d’A. Khalef , alias K. Merbah (assassiné), le FIS, parti de l’opposition, va contrôler le scrutin et arriver à le manipuler en sa faveur. Les commanditaires des «listes indépendantes», qui ont affaibli le FLN, sont une séquence encore inexpliquée.
8)- Toutes les tentatives de trouver une issue «politique» à la crise de pouvoir seront écartées au profit de la lutte antiterroriste, thèse du courant dit «éradicateur».
9)- Convaincu de retourner en Algérie, par A. Haroune, après un exil au Maroc de plusieurs années, il fut assassiné à Annaba par M. Boumaarafi.
10)- Il vient de déclarer, sur le web, que son amitié pour le commandant du DRS se bonifiait avec le temps.
11)- Dans une interview avant le scrutin, M. Hamrouche avait déclaré «qu’il ne se présentera jamais contre un candidat de l’armée !».
12)- Ce scrutin paraît pour beaucoup d’analystes nationaux et étrangers comme celui le moins truqué.
13)- Robert H. Pelletreau entre au Foreign Service et il va être au service politique de l’ambassade des USA en Algérie. Il devient assistant du ministre de la défense de 1980-1981 et de 1984 à 1987 et enfin conseiller du président à partir de 1994.
14)- Plusieurs présidents, (Boudiaf, Kafi, Zeroual, Bouteflika) et plusieurs chefs de gouvernement éjectables (S. A. Ghozali, A. Belaïd, R. Malek, M. Sifi, A. Ouhiaya, A. Benbitour, A. Belkhadem, A. Benflis, A. Sellal) donneront l’illusion qu’un pouvoir civil détient réellement le Pouvoir.
15)- Maladroitement, A. Saadani vient de déclarer que «Le DRS continuera à jouer son rôle mais ne sera plus impliqué dans la vie politique, dans les partis, les médias et la justice»… Ce qui signifie qu’il le faisait avant !
16)- Les deux candidats crédibles, incarnés par M. Hamrouche,  pour le courant nationaliste, et A. Taleb Ibrahimi, pour le courant islamiste, affichaient une volonté réelle de changement de système.
17)- Les différentes mesures d’amnistie, de concorde nationale et les divers élargissements entrent dans le cadre de cette politique.
18)- Cette fronde ouverte est incarnée, en particulier, par le général de corps d’armée  M. Lamari, chef d’état-major de l’ANP.
19)- Le Pr R. Tlemçani parle d’un nouveau type de «légitimité sécuritaire, de légitimité du sang pour pallier l’absence de légitimité démocratique», in El-Watan du 3 novembre 2013.     
20)- C’est ce même clan qui va penser pouvoir lui barrer la route du deuxième mandat.
21)- Les prix courants du Brent (WTI) passent de 18 US$ le baril en 1999, à quelque 145 US$ le baril en 2009. Ils se situent actuellement autour de 110 US$ le baril.

2° PARTIE:

A l’évidence, connaissant parfaitement les rouages d’un système, construit sur le parti unique du FLN(1) puis refondé sur une multitude de partis uniques (constitution de 1989), tant par leur règlement l’intérieur que par leur participation aux élections (communales, législatives et présidentielle) et qui se caractérise en «une désignation élective»(2), il est impensable que le candidat sublimé, A. Benflis(3), se soit engagé dans ce rapport de force au sein des clans du Pouvoir, sans avoir eu de sérieuses assurances de protection et de succès de la part d’un de ces clans au Pouvoir !

Sinon, il faudrait convenir qu’il a fait preuve d’une très grande naïveté, ce que personne ne peut croire à ce niveau de responsabilité. Par contre, avoir surestimé le poids relatif de son clan(4) et le rapport de force réel ou, ce qui revient à peu près au même, avoir sous-estimé le pouvoir de son adversaire, dans l’enjeu de la désignation élective présidentielle de 2004, paraît plus plausible ! En effet, la campagne électorale menée par le candidat A. Benflis contre le président sortant fut virulente et par endroit cavalière, s’agissant d’un ex-chef du gouvernement, désigné par le président sortant. En fait, tout le monde se souvient que les médias audiovisuels et ceux écrits n’ont fait que rendre compte, durant cette campagne, de la guerre que se livraient les deux clans du Pouvoir, beaucoup plus que de leurs programmes politiques et de leur vision de sortie de crise.

De l’autre côté de la société, les électeurs étant non concernés par cette lutte d’appareils, vont se manifester, durant cette désignation élective présidentielle, par le seul instrument politique encore entre leurs mains et qui exprime leurs convictions profondes, à savoir l’abstention. Cette dernière fut un record historique, puisqu’évaluée à quelque 60%, selon des témoignages, in situ(5). Les résultats officiels proclamés par M. Bedjaoui, président du conseil constitutionnel, après que les urnes furent «revisitées» par le Pouvoir, selon toutes les déclarations des candidats eux-mêmes, ont été conformes aux desiderata du président sortant avec 85% des voix et humiliants pour le candidat A. Benflis et son clan, en les gratifiant de quelque 6% des voix, le ravalant au même niveau que S. Djaballah !

Quant au taux de participation, son curseur sera relevé au niveau surréaliste de  58,08%(6) ! En fait, l’analyse politique réelle de cette consultation électorale montre clairement, dès cette époque, que le véritable vainqueur de ces élections a été l’abstention qui, une fois de plus, a démontré le gouffre qui s’est creusé, au fil des années, entre le Pouvoir et la société. En effet, le taux de participation et celui de la répartition des voix n’ont trompé personne, tant en Algérie que dans les représentations diplomatiques. Tous les spécialistes ont conclu à une consultation électorale entachée d’irrégularités massives et multiples. L’Algérie peut s’enorgueillir d’être devenue experte dans «l’ingénierie de la fraude»(7), traditions séculaires héritées du colonialisme français.(8)

Le fil conducteur de la trame qui a structuré «l’ingénierie de la fraude» du second mandat a donc pour origine une erreur fatale d’appréciation des forces en présence, du challenger qui n’a pas su distinguer entre «celui qui a les chars sous son autorité et celui qui gère les urnes», indiquait un observateur averti du microcosme algérien. Il confiait récemment à tous ceux qui pouvaient décoder qu’«un commandant des chars peut organiser un coup d’Etat, mais jamais faire élire un président, ce que celui qui contrôle les urnes peut réaliser… or, les coups d’Etat ne sont plus à la mode !». Il est vrai qu’il faut ajouter à cet écheveau les trahisons et autres retournements de dernière minute dont le personnel «bolitik» de notre pays est coutumier et friand.

En effet, en fonction des rapports de force qui se dessinaient, des revirements spectaculaires vont s’opérer à l’intérieur des clans et beaucoup de personnalités qui «tenaient la canne par le milieu» vont virer de bord in extremis. Des «rappels à l’ordre», construits sur des dossiers personnels, biens ficelés, autour du passé révolutionnaire litigieux(9), du parcours professionnel douteux(10) ou de la participation aux festins, organisés par la corruption, seront utilisés pour faire rentrer dans les rangs certaines d’entre elles et leur faire rejoindre le «courant de l’histoire». De puissants moyens de persuasion et ou de dissuasion, sur tout le personnel politique, administratif et du monde des affaires(11), seront mis en œuvre pour «orienter» les récalcitrants… les larbins étant acquis, sans demander leur reste. Qui a verrouillé cette désignation élective au profit du président sortant ?

Dès que la collusion des influences intérieures et extérieures s’est sédimentée, pour reconduire le statut quo, à travers un second mandat, le clan présidentiel va recevoir les plates allégeances des différents clans opposés et procéder aux purges toujours nécessaires dans de pareils cas d’espèce ! Au niveau interne, le chef de file du courant favorable au départ du Président sortant et à son remplacement par son alter ego, A. Benflis, à savoir le général de corps d’armée M. Lamari (décédé), va être écarté du Pouvoir, dans un premier temps, en le «déchargeant» du poste de chef d’état-major de l’ANP, avec une mise à la retraite à la clé en 2004, dès le début du second mandat.

Par la suite, il sera procédé au démantèlement de son clan(12). Il va de soi que cette période de «purges», tous azimuts, riches en allégeances-trahisons, va permettre une redistribution les cartes au sein du Pouvoir, entre ceux qui vont y accéder et ou consolider leur position et ceux qui vont monter sur l’échafaud, par charrettes entières. Le porte-drapeau de l’alternance, A. Benflis, va, dès lors, subir le sort réservé aux «lépreux» de tout système autocratique, à savoir le goulag plus ou moins féroce et le confinement dans un «no man’s land» public total, par des redressements successifs(13), très à la mode de chez nous !

Pour mémoire, les méthodes de redressement, au sein du FLN notamment, ont commencé avec le départ, pour «raisons de santé», de M. C.
Messaâdia(14) qui préparait, en coulisses, le renversement du président C. Bendjedid. Son remplacement par A. Mehri comme SG se réalisera sans «incidents majeurs» lors du 6e Congrès du FLN de novembre 1988 et entraînera la purge de sa garde rapprochée, à l’instar des H. Chouchène, S. Louanchi, A. Sbaâ... Le second redressement, dit «scientifique», qui a consisté à créer des «marches spontanées» dans toutes les Mouhafadate du pays contre le SG du FLN a permis l’éviction d’A. Mehri, qui a été contraint à la démission, accusé de trahison, pour avoir pactisé avec la communauté de San Egidio. Remplacé par B. Benhamouda, qui l’a emporté à cinq voix près, contre à M. Hamrouche, ce candidat de transition, très discipliné, va offrir la place, en 2001, à A. Benflis, qui, à cette époque, paraissait être destiné à un poste «suprême».

Ce dernier sera victime de la «justice de nuit» et va être, à son tour, redressé en 2004, par A. Belkhadem, qui aurait instauré, comme disent ses détracteurs, les techniques électives dites de la «ch’kara», comme mode de gestion des candidatures dans les organes du FLN. Enfin, après une période de convalescence et de rééducation, au Val de Grasse, le FLN, requinqué, va atterrir entre les mains musiciennes d’A. Saadani, lors d’une session du Comité central «couronnée» de succès par le Conseil d’Etat, non sans qu’un autre clan, mené par A. Belayat, n’ait tenté de proposer une autre forme de «zerda» ! Force est de constater que durant toute cette période, les «redresseurs» sont toujours les mêmes mercenaires, armés de leurs dobermans.

Au niveau externe, les USA, la France et les monarchies du Golfe vont donner leur «feu vert» pour un statu quo jugé le «moins mauvais deal» pour leurs intérêts respectifs du moment. En effet, la décennie 2000 s’est caractérisée par une lutte sans merci contre le terrorisme international qui va emporter des succès indéniables, par le fait de sa propre organisation (à l’instar des sociétés franchisées) et des politiques américaines  du «tout sécuritaire» qui priorisent le volet militaire (influencées idéologiquement par les néo-conservateurs). Ces politiques vont s’avérer contre-productives et très coûteuses en vies humaines et notamment les populations civiles.

Les exigences, en termes de droit de l’homme, des libertés individuelles et d’intégration à la mondialisation économique vont être reléguées au second plan au profit des priorités sécuritaires. Les USA vont nous introduire dans un dispositif de défense dit de «pays pivot» et renforcer nos capacités de riposte aux agressions terroristes de toute nature (armement, renseignement). La France, victime à son tour du terrorisme, va changer de fusil d’épaule et d’attitude, en cessant tout soutien aux représentants de la mouvance islamiste, installés sur son territoire et en développant des relations de confiance et de coopération entre services de sécurité. Les monarchies du Golfe, qui vont se voir reprocher leur soutien inconditionnel à la doctrine salafiste et son influence néfaste sur le djihadisme, cautionneront le deuxième mandat présidentiel, de peur de voir émerger un courant djaz’aïriste, hostile à leurs intérêts stratégiques et à leur influence dans le monde arabo-musulman.                  

Le troisième mandat présidentiel se concentrera surtout sur l’ingénierie du détricotage constitutionnel(15) pour la rendre compatible avec une présidence «à vie», sans que cela ne transparaisse «ni dans la forme ni dans le fond». Toutes possibilités d’une autre candidature sérieuse des autres clans du Pouvoir étant désormais exclues, seules les modalités de mise en œuvre, pour entériner cette troisième désignation élective, vont être la préoccupation essentielle du Pouvoir. La réalité de l’abstention, observée durant le deuxième mandat, a clairement écarté tout recours à un référendum, qui pourrait dégénérer en un vote sanction populaire, aux conséquences imprévisibles, dans un pays où les appareils sont prêts à changer de veste au moindre «chant des sirènes».

Le recours au vote des deux chambres (APN et CN), pour entériner les amendements de la constitution (avec une augmentation substantielle de leurs indemnités), va tourner à la surenchère, certains parlementaires, désignés dans le tiers présidentiel, vont exiger un mandat à vie, ce que le Pouvoir voulait à tous prix éviter, pour des raisons évidentes de crédibilité vis-à-vis de l’étranger ! Mais la déclaration solennelle la plus  obséquieuse fut celle du SG du FLN de l’époque, A. Belkhadem, qui déclara que «la limitation à deux mandats présidentiels, contenue dans la constitution, est une mesure anti-démocratique» ! En quatorze articles, la constitution fut amendée et expurgée dans son article relatif à la limitation des mandats, par son article 4, qui stipule que «La durée du mandat présidentiel est de cinq (5) ans. Le président de la République est rééligible». Les articles de 7 à 10 finissent de vider de tout pouvoir le chef du gouvernement, qui prend désormais le nom de Premier ministre, «chargé de la coordination» gouvernementale».

Le Pouvoir ayant été «normalisé» et verrouillé autour de la personne du président de la république et construit sur une redistribution makhzennale de la rente, sans craindre une protestation en son sein ou de la population, va poser le délicat problème subliminal du recrutement de «lièvres sérieux» pour rendre crédible la consultation ! En effet, les réserves de change, évaluées à quelque 200 Milliards de US, permettent au Pouvoir de mettre en œuvre des politiques économiques dispendieuses et à l’efficacité douteuse, mais surtout capables de maintenir la paix sociale, avec comme seule variable d’ajustement l’importation de la plupart de nos biens et services.

Au niveau politique, la désaffection des partis de la coalition, par redressements successifs, doublée de l’agrément d’une soixantaine de nouveaux partis (interdits durant les deux premiers mandats) et la construction d’un mouvement associatif clientéliste, vont définitivement atomiser la société civile et rendre toute opposition influente inopérante. Le Pouvoir décrédibilisé va détruire tous les ponts entre lui et la société, chacun évoluant dans deux mondes parallèles qui ne se rencontrent même pas à l’infini.

Seule donc une émeute insurrectionnelle sécrétée par un quelconque événement mineur ou récurrent peut remettre en cause le système qui va se protéger par le renforcement des moyens humains, matériels et financiers des institutions répressives. Ce troisième mandat va s’effectuer sans encombres et les résultats seront conformes aux desidérata du clan présidentiel, avec un taux de participation de 74,56 %(16) et un nombre de voix avoisinant les 85%, les autres candidats, dégustés en civet, n’auront que des niveaux humiliants de voix(17).

Au niveau extérieur, les USA, la France et les monarchies du Golfe vont consolider leurs intérêts en Algérie et cautionner le troisième mandat comme un élément structurant, entrant dans le cadre de la stabilisation de la région, fortement ébranlée, par une vague de fond incontrôlée, que certains n’hésiteront pas à appeler le «printemps arabe» et qui risquait de s’étendre à l’Algérie. Sur le plan économique et financier, le «programme économique du président de la république» continuait de plus belle à inscrire des nombreux projets, à forte implication de firmes étrangères, favorisant ainsi leurs entreprises. Au-delà des déclarations de principe, ces pays ont considéré que leurs intérêts étant sauvegardés, ne voyaient pas d’inconvénients au renouvellement du bail.

Tout cet édifice va cependant se fissurer, après que deux événements majeurs vont surgir et remettre en cause les fondements sur lesquels était construit tout le système. Le premier est relatif au président de la république lui-même, qui va faire l’objet d’un premier grave problème de santé qui va le contraindre à se faire évacuer en France(18), pour une prise en charge médicale. Cette maladie, déclarée bénigne par le clan présidentiel mais suffisamment invalidante(19), va remettre de nouveau sur la table le problème de sa succession au Pouvoir (comme en 2004) et de son remplacement par un membre de son clan, ce qui va aiguiser à nouveau les appétits de tous les membres agrégés au Pouvoir, et bien entendu déclencher une guerre de position où chacun va tenter de faire avancer son pion.

Le second élément majeur provient des scandales de la corruption qui éclatent au grand jour dans plusieurs secteurs (énergie, travaux publics, finances, services, ingénierie…), du fait notamment de l’activité intense des services de sécurité qui bénéficient d’un maillage dense dans tous les secteurs d’activité depuis les années de la lutte antiterroriste. En effet, c’est durant la présidence de L. Zéroual que fut signé un décret autorisant les services de sécurité à tisser leur toile sur l’ensemble des institutions, les administrations centrales et locales, organismes de l’Etat, les entreprises publiques... Les raisons sécuritaires avaient été avancées pour justifier cette démarche.

En 2007, ce dispositif va être renforcé et consolidé par un autre décret présidentiel signé cette fois par A. Bouteflika, après sa désignation élective du troisième mandat. L’implication de firmes multinationales (américaines, italiennes, canadiennes…) qui seront impliquées dans leur pays d’origine va permettre de rendre publics tous ces dossiers, tant en Algérie qu’à l’étranger. Ces deux éléments combinés vont jeter un sérieux doute sur le Pouvoir en Algérie et sa gouvernance au niveau national, mais surtout au niveau international, tant et si bien que toutes les organisations mondiales classent notre pays parmi ceux les plus corrompus et les plus mal gérés, ce qui, en fait, va de pair.

C’est à partir de ce moment-là que les fractures profondes laissées par ces deux éléments combinés vont effrayer le clan présidentiel et que la frange la plus impliquée dans l’exercice du pouvoir va déclencher une «campagne zélée» (réactivation des comités de soutien, mis en branle des appareils et autres coquilles vides) afin d’accréditer la proposition du remplacement du président par son frère Saïd comme succession virtuelle, dans le cadre d’une politique de «changement dans la continuité». Qui va s’opposer fermement à cette la candidature ?  La désignation élective pour le quatrième mandat de 2014 devient donc problématique, non pour des raisons politiques, de consensus, de pressions extérieures, ou d’organisation, mais bien pour des raisons de santé, sinon le président sortant se serait présenté et aurait été investi pour un autre mandat sans aucun problème, comme une lettre à la poste ! Comment se présente la désignation élective de 20014 et qui va tirer les ficelles derrière le rideau ?  (A suivre)

 

Notes :

1) Progressivement, le FLN s’est transformé en «comité de soutien» du candidat désigné et les membres du Bureau politique et du Comité central, achetaient leur strapontin soit par un acte d’allégeance reptilien, soit par une «ch’kara» bourrée de milliards de DA.
2) Elle consiste à choisir un candidat au niveau des clans du Pouvoir, puis de le proposer au vote de la population avec une garantie de victoire de 120% !
3) Son parcours dans la magistrature, au barreau, au gouvernement comme ministre, puis comme chef du gouvernement, ainsi que son passage comme SG du FLN et à la Ligue des droits de l’homme, aurait dû lui permettre de connaître le système de l’intérieur et de minimiser les risques d’aiguillage.
4) Il est de notoriété publique que le général de corps d’armée M. Lamari (décédé), se présentait comme chef de file, du soutien à la candidature d’A. Benflis, avec, peut-être, l’assentiment du général K. Nezzar et d’autres personnalités civiles et militaires. Ils ont «parrainé» sa candidature et l’ont convaincu d’entrer dans la campagne électorale.
5) Les témoignages des fonctionnaires (de l’Education nationale, de la justice, de l’Intérieur et des services de sécurité…) qui ont contribué à l’organisation du scrutin sont très éloquents sur ce point.
6) Conseil constitutionnel : proclamation n° 04/P.CC/04 du 12 avril 2004, portant résultats de l’élection du président de la République. Electeurs inscrits :
18  094 555 ; votants : 10 508 777 ; taux de participation : 58,08%. Suffrages obtenus par chaque candidat par ordre décroissant : A. Bouteflika : 8 651 723 ; A.
Benflis : 653 951 ; A. S. Djaballah: 511 526 ; S. Saâdi : 197 111 ; L. Hanoune : 101 630 ; A. F. Rebaïne : 63 761.
7) Dans tous les cafés d’Algérie, on raconte qu’une équipe de spécialistes algériens dans l’organisation des élections avait été dépêchée en France pour faire profiter leurs homologues français de leur expérience… après le dépouillement et le comptage des bulletins, le président français élu était… A. Bouteflika !
8) L’histoire électorale de la colonisation française en Algérie (à écrire) est riche en organisation électorale truquée à tous les niveaux.
9) La gestion du fichier des anciens moudjahidine et des collaborateurs de la France voire des harkis sont souvent mis à contribution, par les deux pays, pour manipuler une personne y figurant.
10) Le fichier des cadres (celui du FLN et des services de sécurité) va souvent servir à éliminer ou à favoriser leur cursus professionnel, sans toujours de liens réels avec leur compétence, leur qualification et leur formation universitaire et encore moins leur expérience. Seule la subordination au Pouvoir devient l’élément d’appréciation déterminant pour leur promotion sociétale.
11) La comparaison de la situation patrimoniale d’avant l’indépendance et celle qui existe aujourd’hui démontre que des fortunes énormes ont été amassées, pour la plupart grâce aux rentes «généreusement» distribuées par le Pouvoir, en général en alliance (réelle ou fictive) avec leurs propriétaires.
12) Le système va créer des alliances multiformes (y compris par mariages interposés) entre les détenteurs du Pouvoir (civil et militaire) et les détenteurs de capitaux. Une éviction du Pouvoir va se répercuter négativement sur son appartenance à un groupe détenteurs de capitaux.
13) Ceux et celles qui, à la dernière minute, se sont ravisés et trahi le candidat A. Benflis, pour aller rejoindre le Président sont nombreux. Et même ceux qui ont maintenu leur soutien jusqu’au bout ont vite fait de retourner leur veste par une dévote «moubayaâ», clamant haut et fort «qu’on les avait induits en erreur !»
14) M. C. Messaâdia, en créant le «secrétariat permanent» du FLN et en se désignant à sa tête, avait, en fait, créé un pouvoir parallèle avec tous ses attributs et structuré toute la vie politique, économique et sociale du pays. De là à penser qu’il avait pensé à remplacer C. Bendjedid, il ne reste qu’un pas à franchir !
15) Conseil constitutionnel : avis n° 01/08 A.RC/CC/ du 7 novembre 2008, relatif au projet de loi portant révision constitutionnelle. Loi n° 08-19 du 15 novembre 2008 portant révision constitutionnelle.
16) Conseil constitutionnel. Proclamation n°01/P.CC/09 du 13 avril 2009, portant résultats de l’élection du président de la République : électeurs inscrits :
20  595 683 ; électeurs votants : 15 356 024 ; taux de participation : 74,56%.
17) Suffrages obtenus par chaque candidat par ordre décroissant : A. Bouteflika : 13 019 787 ; L.
Hannoun : 649 632 ; M. Touati : 294 411 ; M. J.
Younsi : 208 549  B. Mohand Oussaïd : 133 315 ; A. F. Rebaïne : 124 559.
18) Le Pr Debré n’hésitera pas à parler d’un cancer de l’estomac, dans une émission télévisé.
19) Depuis cette période jusqu’à nos jours, l’activité du président va s’en ressentir. A titre d’exemple, les conseils des ministres qu’il est obligé de présider ne se réunissent qu’après plusieurs mois, ce qui est inconcevable dans d’autres pays, y compris africains !

 

3° PARTIE :

En réponse à une interrogation sur le déroulement de l’élection présidentielle de 2014, j’ai dû répondre, pour rester honnête, «qu’il ne se passe rien dans notre pays, à moins de quatre mois du scrutin !»

En effet, alors qu’en France la présidentielle de 2017 fait déjà l’objet de stratégies et de confrontations à l’intérieur des états-majors et entre partis concurrents, en Algérie il ne se passe rien, «circulez, il n’y a rien à voir». La désignation élective du président sortant, pour un quatrième mandat, eût été une simple formalité, n’était la dégradation avérée de son état de santé(1), malgré les annonces de «recouvrement de santé», véhiculées par son clan. Les quelques apparitions télévisuelles, distillées parcimonieusement par les médias entre les mains du Pouvoir, ont définitivement convaincu tous les algériens lucides que le président n’est plus en mesure de gérer le pays durant un prochain mandat, long de cinq autres années. Le problème de son clan, aujourd’hui, est donc de peser de tout son poids sur le choix du candidat remplaçant à la prochaine désignation élective, de manière à ce qu’il soit assuré de toujours obtenir l’immunité totale pour tous les actes commis durant l’exercice du pouvoir des trois derniers mandats. Les images transmises en mondovision d’un H. Moubarak enfermé dans une cage avec sa famille et son clan, celles des cadavres d’El Gueddafi et de son fils avec des trous dans la tête, ou encore celles de Z. Benali fuyant, en robe de chambre, avec son épouse de la Tunisie, ne peuvent pas ne pas donner à réfléchir à tous ceux qui durant ces dernières années, en Algérie, ont usé et abusé d’un pouvoir discrétionnaire exorbitant.

Longtemps rejetée par le président, l’option de la création et de la nomination d’un vice-président de la république(2) devant assurer l’intérim du Pouvoir en cas d’empêchement démontre, s’il fallait encore le faire, la méfiance totale voire la défiance du clan présidentiel vis-à-vis de la cour qu’il a lui-même contribué à créer. En effet, le recrutement des courtisans s’étant effectué sur la base du niveau le plus élevé dans l’obséquiosité, il est évident qu’il ne pouvait rien attendre de ces girouettes, mues par la compromission et le changement de camp en cas de retour de feu. Comment donc penser pouvoir investir de la confiance dans une faune qui n’existe que par la trahison ? C’est le dilemme de l’actuel Pouvoir ! Le retour possible à cette hypothèse, aujourd’hui, achoppe sur le choix du candidat qui, faut-il encore le répéter, prendra les rênes du pouvoir réel dès les premières secondes où il sera nommé à ce poste. Ce qui signifie, en clair, qu’il «déposera» le président «sous huitaine», même si ce dernier pense pouvoir verrouiller le système en nommant ses proches aux postes-clés (Conseil constitutionnel, ministères de l’Intérieur, de la justice).

Ils seront, comme de bien entendu, les premiers à le trahir pour préserver leurs arrières et sauver leur propre tête ! Le président et l’ensemble du microcosme au Pouvoir en sont conscients, l’enjeu, pour tout ce beau monde, est vital.
C’est sur la base de cette considération capitale et dans cette même veine que s’est inscrite la candidature de Saïd, le frère du président, comme successeur potentiel, dans le cadre d’une politique dite du «changement dans la continuité», qui a mobilisé, l’année passée, les comités de soutien, les appareils et autres coquilles vides. Cette tentative de coup de force va vite faire réagir les autres clans au Pouvoir et être sèchement rejetée, sous le fallacieux prétexte du «manque de maturité politique» du candidat, ce qui va entraîner un «new deal», consacrant l’option de la reconduction du président sortant au sein des différents clans du Pouvoir.

Ce compromis, sous la forme d’une côte mal taillée, va déclencher, à partir de ce moment-là, un plan d’action pour faire table rase de tous les prétendants potentiels (notamment A. Ouyahia, A. Belkhadem, A. Benflis et les autres) tapis en eaux troubles, contrôlant les crêtes et attendant patiemment le moment propice pour «tendre l’embuscade» fatale, capable de les conduire tout droit au Pouvoir. Quelles forces vont s’opposer fermement à la candidature du frère et neutraliser les préparatifs subséquents ?
La désignation élective de 2014 aurait donc dû se dérouler comme cela avait été fixé par le compromis de l’année passée… n’était la dégradation de l’état de santé du président qui va bouleverser tout le logiciel retenu ! La problématique de ce scrutin n’a donc rien à voir avec des raisons politiques, de consensus, de pressions extérieures, ou d’organisation mais bien du fait de l’incapacité avérée du président sortant à pouvoir gérer le pays durant cinq longues années (2014-2019). Cette situation inédite va entraîner une réaction-réflexe de conservation.

La première va prendre forme autour du concept de la phase de transition à deux logiciels, celui interne au clan présidentiel, qui consiste en un tripatouillage constitutionnel, transformant le quinquennat en septennat, prolongeant ainsi, artificiellement, de deux ans le mandat du président sortant.(3) Celui, hors clan présidentiel, consiste à décréter  une «période de transition de deux ans» avec, à la clé, le rappel de l’homme providentiel L. Zeroual(4), situation qui ramènerait notre pays au même logiciel mis en œuvre lors du «départ accompagné» de C. Bendjedid en 1992 et à la création du HCE. La deuxième tendance, plus nihiliste, certainement inspirée du dicton bien algérien de «khalathatasfa», va exiger l’application de l’article 88 de la constitution et l’organisation d’élection anticipée !

Le rapport de force politique, dans son volet civil, en Algérie, s’est construit autour des partis de légitimation, anciennement coalisés, qui ont été mis en ordre de bataille, après les redressements opérés au sein du FLN (A. Saadani), du RND (A. Bensalah)et du MSP (A. Mokri), sans que le candidat potentiel, A. Bouteflika ne se soit déclaré candidat.(5) Les autres partis «tiroir-caisse» (notamment le PT, le MPA, TAJ et les cinquante autres) attendent avec fébrilité d’être retenus pour le prochain scrutin(6), pour percevoir les «indemnités de participation» et d’éventuels postes hypothétiques après les résultats… peu leur importe le nom du candidat du pouvoir en course.
Il faut ajouter à cette sédimentation socio-politique les candidats «expatriés» qui se rappellent, à chaque élection présidentielle, qu’ils sont, après tout, algériens et qu’ils ont le droit de récupérer quelques dividendes, en participant à cette grande «gaâda».

La société dite civile, que rencontre à chaque «visite de travail» dans les wilayas le Premier des ministres président, étant constituée d’appareils et de coquilles vides de représentativité, va attendre impatiemment, sur les starting-blocks, le démarrage de la ripaille pour festoyer avec les deniers publics, que l’Etat ne manquera pas d’allouer à cette «zerda électorale». Le monde des affaires, enfin, souhaite continuer à jouir des rentes qu’il exploite et de pas être perturbé dans son processus d’accumulation, peu importe, en fait, le candidat retenu par le Pouvoir, une «moubayaa» générale sera organisée avec une mobilisation de moult milliards de DA, à cette occasion, pourvu que le statu quo soit maintenu.

Il reste que pour la désignation élective de 2014, il manque à la liste un «candidat crédible» aux yeux de l’opinion publique nationale mais surtout internationale, ce qui risque de dépouiller de sens la montée à l’autel de la crédibilité de cette grand-messe. Certains, dès lors, louchent, encore une fois, sur le candidat A. Benflis qui, selon des informations dignes de foi, se prépare avec «enthousiasme, ferveur et conviction», sans cette fois commettre l’erreur d’annoncer prématurément sa candidature officielle. Il attendra, très certainement, les dernières minutes permises par la loi pour se déclarer ou non, en fonction des tractations de «derrière le rideau». Enfin, il y a les «ombres chinoises» et les «écrans de fumée» que des agences matrimoniales ne cessent de tenter de vendre tous les jours, comme L. Brahimi, le général à la retraite M. T. Yala, ou encore le dernier en date, R. Lamamra, et prochainement Cheb Mami et Khaled, en duo…

Au sein de l’institution militaire (corps de bataille et services de sécurité), depuis l’indépendance et même avant, un équilibre précaire a toujours été recherché à travers la distribution des postes de commandement qui, en fait, représentent et détiennent le pouvoir réel (le ministre de la défense et les vice-ministres et ou le ministre délégué, le chef d’état-major, le secrétaire général et les services de sécurité). Ainsi, à son corps défendant(7), le président A. Ben Bella (décédé) va nommer le colonel M. Ben Brahim Boukharouba (décédé),  dit H. Boumediene, vice-premier ministre et ministre de la défense nationale et en son absence, en mission à Moscou, il nommera le colonel T. Zbiri, chef d’état-major(8), pour contenir le pouvoir de son ministre ! Le reste est de notoriété publique, puisque le 19 juin 1965, H. Boumediene dépose le président A. Ben Bella et crée un organe de transition qu’il préside (le conseil de la révolution, fort de 22 membres), conservant jalousement le poste de ministre de la défense entre les mains, même après avoir été élu président en décembre 1976. A l’orée de l’année 1967, son chef d’état-major, le colonel T. Zbiri va tenter, à son tour, la même aventure, en vain. Le président H. Boumediene dissout alors l’état-major et se contentera d’un secrétariat général (avec les colonels A. Chabou, décédé accidentellement, puis A. Latrèche, décédé). Il rattache les services de sécurité, commandés par A. Khalef (assassiné), dit K. Merbah,directement à sa personne (la direction centrale de la sécurité militaire).

Elu président de la république, le 7 février 1979, le colonel C. Bendjedid (décédé), après sa désignation élective à l’ENITA, va continuer à détenir le poste de ministre de la défense et ne pas recréer d’état-major au début. Il va, par contre, nommer K. Merbah, secrétaire général du ministère de la défense, après l’avoir déchargé de la direction de la sécurité militaire, confiée à N. Y. Zerhouni, en mars 1979. Il va, par la suite, procéder à la création de deux postes de vice-ministre de la défense (chargé des fabrications militaires et chargé de l’inspection de l’armée) où il désignera respectivement K. Merbah, A. Belhouchet (décédé). Il confiera le poste de secrétaire général au général-major M. Beloucif (décédé), poste qui va être, dès lors, réhabilité.(9) Il va procéder également à une large restructuration des services de sécurité, qu’il va mettre sous son commandement.(10) Cette organisation va demeurer ainsi jusqu’à novembre 1984, où le général-major M. Beloucif(11) est promu chef d’état-major et le général R. Benyelles secrétaire général. Après ce qui est convenu d’appeler les événements d’Octobre 1988, un important changement va s’opérer puisque le président C. Bendjedid va nommer le général-major K. Nezzar (commandant des forces terrestres), chef d’état-major en 1988, en remplacement du général-major A. Belhouchet, nommé conseiller. Enfin, en juillet 1990, le général-major K. Nezzar est nommé ministre de la défense et le général A. Guenaïzia chef d’état-major, le poste de secrétaire général du ministère prendra, dès lors, une fonction d’administration.

Le «départ accompagné» du président C. Bendjedid, en 1992 va faire basculer l’Algérie dans ce qui est convenu d’appeler la «décennie noire». Cette période de transition va être essentiellement marquée par la lutte antiterroriste et voir le rôle de l’institution militaire (corps de bataille et services de sécurité) se renforcer, sous l’autorité du ministre de la défense, dans l’équilibre précaire du Pouvoir. Après l’assassinat de M. Boudiaf, c’est le président du HCE, A. Kafi, qui, en juillet 1993, va nommer L. Zeroual (général à la retraite) ministre de la défense, en remplacement du général-major K. Nezzar, mis à la retraite et en même temps le général-major M. Lamari (décédé), comme chef d’état- major, en remplacement du général-major A. Guenaïzia, mis à la retraite. Le ministre de la défense va, durant cette période particulière, considérablement renforcer les attributions des services de sécurité dans le cadre de la lutte antiterroriste. Cependant, élu président de la république en 1995, L. Zeroual ne va pas se départir du poste de ministre de la défense mais transférer au chef d’état-major de très larges prérogatives pour mener à bien sa mission de lutte contre le terrorisme. Le départ anticipé du président L. Zeroual et l’avènement du président A. Bouteflika, en 1999, ne vont rien changer organiquement dans l’institution militaire, dans un premier temps, puisqu’il va, lui aussi, conserver le portefeuille de la défense nationale.

Il va, en outre, renforcer légalement les attributions des services de sécurité et en particulier le département du renseignement et de la sécurité, commandé par le général de corps d’armée  Mediène dit Toufik.(12)
La mise à la retraite, lors du second mandat, du général de corps d’armée M. Lamari, chef d’état-major et son remplacement, à ce poste, en 2004 par le général de corps d’armée S. Ahmed Gaïd, précédemment commandant des forces terrestres, va changer la donne puisqu’un poste de ministre délégué auprès du ministre de la défense va être créé également et attribué au général-major, en retraite, A. Guenaïzia(13), antérieurement ambassadeur à Berne (Suisse). Enfin, après son retour de convalescence, le président de la république, tout en conservant le portefeuille de la défense, va procéder à la désignation du général de corps d’armée S. Ahmed Gaïd au poste de vice-ministre de la défense nationale, chef d’état-major de l’armée nationale populaire(14), le poste de ministre délégué ayant été abrogé.
Le secrétariat général lui a également été rattaché.(15) Une répartition des missions du corps de bataille et des services de sécurité sera entreprise de manière à mieux cerner les attributions des uns et des autres. Ainsi, le poste de ministre de la défense est conservé par le président de la république, ceux de vice-ministre et chef d’état-major sont confiés au général de corps d’armée S. Ahmed Gaïd mais sous le strict contrôle du président de la république. Les services de sécurité, quant à eux, conservent leurs prérogatives et élaguent un certain nombre de missions dévolues traditionnellement à l’état-major.(16)

Au niveau des puissances étrangères (essentiellement les USA, la France et les monarchies du Golfe), la question lancinante est toujours la même pour eux, à savoir qui est le meilleur candidat pour préserver voire consolider leurs intérêts respectifs dans une vision stratégique à moyen et long termes ? Car, à court terme, ils savent que le président actuel n’est plus en mesure de remplir sa mission pour un quatrième mandat et notamment la France(17) qui a donné son feu vert à ses médias et notamment publics(18), pour stigmatiser le clan présidentiel qui tente de le maintenir, sous perfusion, au pouvoir. Ce début de campagne préfigure de ce que la France mettra en œuvre comme arguments plus persuasifs(19) si ses intérêts le lui dictent. Le Royaume-Uni, pour sa part, nous extrade un dossier dont le pouvoir actuel se serait bien passé pour aller vers un quatrième mandat «propre et honnête», après l’avoir trituré durant plus de dix ans. Les USA, pour leur part, continuent à considérer que le volet sécuritaire, dans la région, est de loin le plus important que les autres aspects du dossier Algérie. Dès lors, le candidat qui perpétue son engagement dans leur stratégie de lutte antiterroriste est un candidat «positif» pour leurs intérêts à moyen et long termes. Le président sortant, reconduit ou non, ne devient plus un problème, seul compte le deal sécuritaire qu’ils viennent de consolider(20) et ceux qui le perpétuent. Enfin, les monarchies du Golfe, sentant le vent tourner, s’empressent de signer leurs contrats juteux dans la rente et notamment gazière.(21) Elles attendent les ordres qui viendront des USA et s’apprêtent à accueillir un certain nombre de «réfugiés politiques» qui auraient des problèmes à justifier leurs richesses mal acquises. Dès lors, qui va tirer les ficelles, derrière le rideau, de cette désignation élective de
2014 ? M.G.
A suivre...
 

Notes :

-1) Mieux que quiconque, la France est bien placée pour connaître l’état de santé réel du président pour l’avoir hospitalisé par deux fois dans ses établissements de santé et pour avoir mis à sa disposition du personnel médical spécialisé.
-2) Cette proposition est sur la table depuis le premier incident de santé du président. Il va violemment la rejeter, considérant qu’il s’agissait des premières manœuvres pour son élimination programmée. Il va tenter de verrouiller le système, en installant au conseil constitutionnel ses fidèles lieutenants en la personne de M. Bedjaoui, B. Bessaïah et actuellement M. Medelci. Lui seront-ils fidèles ?
-3) Cette possibilité a été longuement évoquée par A. Rahabi dans Le Matin du 17/ 09/2013.
-4) M. C. Mesbah a développé dans les colonnes du 30 mai 2013, comme auparavant, l’aggiornamento avec une période transitoire de deux ans. Quant à L. Zeroual, il a lui-même déclaré ne pas croire à «l’homme providentiel».
-5) La dernière déclaration sur le sujet du Premier des ministres, A. Sellal, est lourde de sens sur sa propre candidature, puisqu’il affirmera en recevant J-M. Ayrault que le président agira «en son âme et conscience».
-6) C’est le conseil constitutionnel qui fixe le nombre de partis ayant satisfait aux conditions d’éligibilité et notamment le nombre de signatures par wilaya.
-7) Pour l’histoire, après avoir fait le tour des historiques qui ont refusé d’être à la tête d’un coup d’Etat contre le GPRA, seul A. Ben Bella va accepter ce poste, après sa rencontre avec A. Bouteflika, dépêché pour la circonstance. Dès lors, il lui était difficile de lui refuser ce poste !
-8) Ironie du sort, c’est ce même T. Zbiri, désigné par A. Ben Bella, qui va l’arrêter lors du coup d’Etat !
-9) C’est durant cette période que le grade de général va être créé et distribué à différents postes de commandement d’une manière inflationniste.
-10) La direction de la sécurité militaire sera scindée en deux, en 1980 ; la sécurité de l’armée confiée au général M. Betchine et la délégation générale de la prévention et la sécurité au général-major L. Ayat. Le département du renseignement et de la sécurité (DRS), structure centrale unifiée, sera créé en 1990 par le ministre de la défense, le général K. Nezzar.
-11) Il sera traduit près le tribunal militaire de Blida, officiellement pour malversations et condamné à plusieurs années de prison. D’autres versions circulent également sur ce dossier.
-12) Décret présidentiel n° 08-52 du 9 février 2008 portant création et missions du service central de police judiciaire des services militaires de sécurité du ministère de la défense. Il vient juste d’être abrogé par décret présidentiel n° 13-309  du 8 septembre 2013.
-13) Décret présidentiel n°05-162 du 2 mai 2005, fixant les missions et attributions du ministre délégué auprès du ministre de la défense nationale.
-14) Décret présidentiel n° 13-317 du 16 septembre 2013 fixant les missions et attributions du vice-ministre de la défense nationale, prend le soin en son Art. 2 de préciser que : «Le vice-ministre assiste le ministre de la défense nationale. Il exerce, par délégation, sous son contrôle et autorité les attributions que lui confie celui-ci et lui rend compte de ses activités».
-15) L’article 5 du même décret stipule que «pour la conduite de ses missions, le vice-ministre est assisté par le secrétariat général du ministère de la Défense nationale».
-16) Mohammed Hachemaoui, politologue, écrira, à ce sujet, sur les colonnes du Monde qu’«il n’est pas dans l’intérêt du DRS d’apparaître au grand jour comme le détenteur des clés du pouvoir. Il n’est pas dans son intérêt que l’on puisse décrypter les mécanismes du pouvoir et de la prise de décision».
-17) Les dernières émissions indécentes des médias lourds publics français (France 2) qui ridiculisent le président et font allusion sur son diagnostic vital sont sans équivoque. Sans le feu vert de l’Elysée, ils ne l’auraient jamais entrepris. Or, qui mieux que la France connaît exactement l’état de santé du président depuis 2007 ?
-18) L’intrusion de Canal + dans le montage grossier de la télévision nationale ne fait que conforter cette option. Ajoutons à cela la «plaisanterie» du président F. Hollande lors du dîner du CRIF et la boucle est bouclée !
-19) Il s’agit essentiellement des biens immobiliers et autres actifs que le clan présidentiel aurait pu acquérir sur son territoire durant les trois derniers mandats et des protections qu’elle pourrait octroyer à certains binationaux.
-20) Dans une de leurs dernières déclarations, les USA ont indiqué avoir fourni à l’Algérie des armes appropriées à la lutte antiterroriste et des renseignements.
-21) Le projet sidérurgique de Bellara (Jijel), qui vient d’être signé, n’a de sens que dans la mesure où l’Algérie leur octroie une rente énergétique substantielle.

Dr Mourad Goumiri : président de l’ASNA association des universitaires algériens pour la promotion des études de sécurité nationale.

 Source :  http://www.elwatan.com/contributions/designation-elective-presidentielle-de-2014-et-exigences-etrangeres-1er-partie-15-12-2013-238544_120.php

Publicité
Commentaires
J
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> Oui, Frère Elyôn est bien le premier et le dernier des Prophètes, ou Elie réincarné, en ces temps de la fin et j'en suis personnellement convaincu ! Car nul homme au monde ne peut apporter autant de Révélations surprenantes, mais toujours en corrélation avec les Saintes Écritures, si Frère Elyôn n'était pas L'Envoyé de la Sainte Trinité ! D'autant plus qu'Elie est annoncé, mais aussi Enock, par la venue des "deux Témoins" dans l'Apocalypse de Saint Jean. Prophétie également révélée par La Sainte Vierge Marie à Mélanie de la Salette. Aujourd'hui, c'est Elie seul qui se présente à nous et c'est une grande grâce pour nous autres Français, mais aussi pour les Européens : Dieu soit loué ! L'autre Témoin, d'après Frère Elyôn interviendra plus tard, lorsqu'il sera prêt. Frère Elyôn le connait, mais lui ignore encore sa Mission. Alors n'hésitons pas à aller sur le Site Sacré, voulu par Dieu, afin que nous recevions une grande Lumière, nous qui sommes dans les ténèbres depuis trop longtemps ! Nous qui croyons détenir une forme de vérité, et bien nous en sommes très loin de la pensée du Père éternel ! Voilà pourquoi, et pendant qu'il en est encore temps, parce que sous peu il sera trop tard, je vous invite cordialement à visiter le Site Sacré...<br /> <br /> <br /> <br /> QUI FAIT QUOI ? ET OU VA-T'ON ?<br /> <br /> <br /> <br /> UN SEUL SITE... LA VÉRITÉ ET LA VOLONTÉ DE DIEU, POUR SA SEULE GLOIRE ET LE SALUT DES ÂMES...<br /> <br /> <br /> <br /> LE SITE EST SACRÉ, CAR IL EXISTE PAR LA GRÂCE DE LA SAINTE TRINITÉ. MERCI DE PRENDRE UN PEU DE TEMPS POUR LE LIRE ATTENTIVEMENT, PARCE QU'IL RÉPOND A TOUTES LES INTERROGATIONS QUE NOUS NOUS POSONS : SPIRITUELLES, POLITIQUES, SCIENTIFIQUES, ESCHATOLOGIQUES, AINSI QUE CONCERNANT LE GRAND MONARQUE ET LE SAINT PONTIFE ANNONCÉS DEPUIS PRES DE MILLE ANS ! ...<br /> <br /> <br /> <br /> Alors le lire c'est bien, mais transmettre par le biais du Web et partager partout ce Site Sacré : c'est un Acte crucial de Charité chrétienne. Ce Devoir spirituel extrêmement important vaut toutes les prières, car en agissant ainsi, vous obéissez à la Volonté de Dieu et vous serez récompensés par votre Action sainte. Voyez-vous, on peut faire beaucoup, tout en restant chez soi. Merci de votre compréhension...<br /> <br /> <br /> <br /> Que l'Esprit Saint vous éclaire dans cette lecture Divine et que Dieu vous garde de la Tourmente qui vient...<br /> <br /> <br /> <br /> LE SITE SACRÉ : http://www.prophete-du-sacre-coeur.com/ <br /> <br /> <br /> <br /> E-mail : frere-elyon@prophete-du-sacre-coeur.com<br /> <br /> <br /> <br /> Sur Facebook :<br /> <br /> <br /> <br /> http://www.facebook.com/frere.elyon
Répondre
terres d'islam
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 114 462
Publicité